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Le marché du disque à la hausse


Bonne nouvelle pour le marché du disque! Le SNEP a publié (1) il y a quelques jours un rapport qui confirme l’embellie pour le secteur, déjà observée depuis 2017.

En 2021, le chiffre d’affaire du marché du disque en France a ainsi progressé de 14,3%, c’est la première croissance à deux chiffres depuis 20 ans! Les ventes de musique en France atteignent donc maintenant 861M€ de chiffre d’affaires, soit plus de… la moitié de son niveau de 2002, année record. La mise en perspective fait un peu mal, elle fait prendre conscience de l’impact de cette crise du disque, mais aussi du chemin parcouru ces dernières années par l’industrie de la musique enregistrée. Cette fois, c’est sûr, la mutation porte ses fruits.

Deux raisons principales à cette progression sont avancées par le SNEP: L’augmentation des revenus générés par le streaming et une étonnante résistance des ventes physiques, notamment grâce à l’inépuisable vinyle.

Le streaming audio par abonnement payant compte ainsi 14 millions d’utilisateurs en France, le streaming gratuit 8 millions, soit un total de 22 millions. C’est donc un français sur trois qui écoute aujourd’hui de la musique sur ces plateformes. On peut s’en féliciter, d’autant plus que les abonnements, rendus très attractifs par leurs tarifs, sont à l’origine de 77% des revenus du streaming. Avec 8 millions de comptes freemiums (gratuits contre de la pub), que beaucoup aimeraient voir se transformer en premiums (abonnements sans pub), on peut encore imaginer une marge de progression.

Du côté des ventes physiques, le vinyle apparait comme le support indémodable. Jamais détesté par le public, et toujours chéri par les fans irréductibles, il aura résisté au Walkman, au CD, à la miniaturisation, au MP3, aux supports HD, au multicanal… et représente fièrement aujourd’hui 35% des ventes physiques. On ne détaillera pas ici les bémols sociologiques qui se cachent derrière ce chiffre étonnant (on sait l’objet sexy, et que ces galettes vendues ne sont pas toutes réellement écoutées par ceux qui les achètent…), mais il reste que cette progression donne de l’air aux maisons de disques et aux artistes.

Le vinyle représente 35% des ventes physiques (photo: Pexels/Cottonbro)

Autre observation réjouissante, l’usage physique et l’usage digital semblent coexister sereinement. L’usage mixte est devenu une habitude chez les mélomanes: D’après le SNEP, 39% des abonnés à un service de streaming payant affirment être attachés à la possession de l’objet vinyle. Une aubaine, alors qu’on aurait pu penser que seuls les abonnés les plus âgés tiendraient ce discours. Pourtant, l’étude du SNEP révèle que la moitié des acheteurs de vinyles a moins de 35 ans.

N’oublions pas les droits d’auteur et les droits voisins, qui profitent eux aussi indirectement de ces bons chiffres de ventes et de diffusions. En effet, les organismes de gestion collective sont amenés à collecter à différentes étapes de la commercialisation (fabrication des disques, reproduction sur des supports digitaux, diffusions, etc). La tendance repart ainsi également à la hausse pour les ayants-droit créateurs de musique, un constat bienvenu après une année 2020 chaotique du fait de la pandémie et de ses nombreuses conséquences (voir l’article complet ici).

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, ces bons chiffres français se confirment à l’international. L’IFPI, qui représente l’industrie mondiale de la musique enregistrée, fait une observation très similaire (2), avec une progression du marché mondial de 18,5% en 2021, portée par le streaming par abonnement payant.

Tout cela n’entrainera certainement pas la paix dans le monde. Mais puisqu’on dit que la musique adoucit les moeurs, il est permis d’espérer quelques matins qui chantent. Par endroits.

(1) Dossier de presse du SNEP, publié le 15 mars 2022.

(2) Page du SNEP sur le Global Music Report de  IFPI, 22 mars 2022.

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