Cette semaine j’ai eu le plaisir de revenir à LISAA, l’Institut Supérieur des Arts Appliqués à Nantes, pour animer un workshop auprès des étudiants du Mastère Direction artistique des industries culturelles et créatives. Deux journées d’informations et de découvertes autour de la création musicale et de la propriété intellectuelle.
Ce n’est pas la première fois que je viens à la rencontre d’étudiants en alternance à LISAA. J’avais en effet déjà animé plusieurs interventions les années précédentes afin de présenter mon parcours et mes rencontres professionnelles, et surtout de leur proposer une initiation aux mécanismes du droit d’auteur et aux rouages de la production et de l’édition.
Le contenu de ce workshop était donc plus complet et plus pointu que ce que j’ai pu présenter lors des interventions précédentes. Mais nous avons eu le temps de nous immerger complètement dans ce qui fait la subtilité de cette matière, et d’aborder les grands débats qui animent et bousculent le monde parfois obscur de l’industrie musicale.
Nous avons d’abord commencé par une partie théorique, où j’ai pu plonger les étudiants dans l’histoire du droit d’auteur: Depuis les fresques dans les grottes, jusqu’aux têtes coupées et les lois révolutionnaires, les grandes idées humanistes, et la longue reconnaissance de la propriété de la création. Une partie essentielle pour pouvoir fixer les grands principes de la matière et de ses mécanismes. Ensuite nous avons abordé en détails l’environnement professionnel qui gravite autour d’une oeuvre musicale, et montré qu’une oeuvre n’est pas un objet monobloc mais plutôt une somme de contributions venant d’intervenants interdépendants. Enfin, on a pu se concentrer sur des thématiques plus concrètes, comme la musique à l’image et la synchronisation audiovisuelle, ou encore les problématiques actuelles concernant le streaming.
Ce workshop était aussi ponctué de nombreux moments d’échanges avec les étudiants, pour les faire réfléchir, confronter leurs connaissances ou leurs avis, et les inciter à manipuler certaines notions. Des exercices pratiques étaient aussi prévus pour qu’ils réfléchissent en petits groupes sur des points clés. Nous avons ainsi analysé certains cas d’école qui ont le mérite d’être aussi amusants qu’instructifs (le selfie d’un petit singe est-il une oeuvre protégeable? Et un tableau peint en jetant la peinture au hasard?). Et ils se sont également mis dans la peau d’un superviseur musical chargé de gérer les droits musicaux pour un film fictif. Autant de façons de les confronter aux multiples réalités de la création et de l’exploitation des oeuvre musicales.
Je dois reconnaitre que l’exercice n’était pas facile, tant le droit et les arcanes de la musique semblent parfois obscurs aux non initiés. Mais j’ai été agréablement surpris par la curiosité et le dynamisme des étudiants de LISAA. Ils ont joué le jeu, j’ai eu beaucoup de plaisir à les guider, et j’espère que ce qu’ils auront appris dans ce workshop leur sera utile lorsqu’ils auront à travailler avec des oeuvres ou avec des professionnels de la musique.
Merci à nouveau à Christine Tisserand et Christophe Beauducel de LISAA pour leur confiance!
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