Jargon

Les mots pour le dire / fail #4: « Un phonogramme de cinq titres »


Le problème avec le droit, c’est qu’on en fait toujours sans le savoir, alors parfois, mieux vaut savoir qu’on en fait, ça évite bien des problèmes. Oui, cette phrase tourne sur elle-même, et c’est à l’image de ce qui vous attend si vous ne veillez pas un minimum à votre jargon. Parce que pour bien vous entendre avec vos partenaires, parler la même langue, c’est pas inutile.

« On a sorti un phonogramme de cinq titres l’année dernière, et le suivant est prêt avec dix titres ». Ahem…

Voilà un fail de vocabulaire assez courant, moins amusant que celui qui fait confondre phonogrammes et phonographes (vous savez, ces jolies machines qu’on trouve chez les antiquaires) mais surtout plus gênant en pratique. Heureusement, il est facile d’y remédier.

Littéralement, un phono/gramme, s’entend comme l’écriture d’un son. Ce qui est plutôt facile à retenir, même pas besoin d’avoir fait Grec au lycée. Le phonogramme correspond donc à une écriture, il se distingue donc du support de cette écriture: Ce n’est pas un CD, un vinyle, ou une cassette, ou même les bits d’un MP3. Mais c’est le résultat de la fixation d’un son sur un de ces supports, quel que soit le langage qui ait servi à cette fixation (sillon analogique, codage wav ou mp3, etc). Une fois qu’on a compris ça, on ne peut plus confondre phonogramme et support, donc on est moins tenté de le confondre avec un album.

Un autre raison probable de cette confusion vient aussi de la SDRM et de son service de déclaration en ligne (le service opo, pour Œuvre Par Œuvre). En effet, si vous faites une demande d’autorisation pour un pressage vous verrez qu’il est fait référence au phonogramme, d’une manière qui peut laisser penser que le terme désigne un album. Le terme n’est pas forcément mal choisi par la SDRM, mais il ne faut juste pas ignorer ou oublier que cette demande d’autorisation peut concerner aussi bien un album, un EP, qu’un single! Et donc potentiellement un seul phonogramme. Pour ceux qui démarrent dans l’autoproduction, la confusion phono/album est donc très facile à faire.

Moralité:

Gardez à l’esprit qu’un phono est le fruit d’une écriture, et que c’est un enregistrement et non une somme d’enregistrements. Le risque de confondre phono et album est surtout de s’emmêler encore plus les pinceaux quand il s’agira d’adhérer dans une société de gestion, ou d’y déposer des phonos. Même chose quand il s’agira de leur attribuer des codes ISRC (j’y consacre d’ailleurs un article complet). L’erreur est vite corrigée, souvent par un partenaire d’ailleurs, alors à défaut d’en avoir beaucoup quand on démarre, autant s’habituer à appeler un chat un chat!

 

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